La SFC a plus de 115 ans !
En 1906, un chirurgien, le professeur Pierre Delbet, un pathologiste, le docteur Charles Bouchard, et un mécène, le docteur Henri de Rothschild, s’associaient pour créer l’Association française pour l’Étude du Cancer (AFEC), devenue 80 ans plus tard la Société Française du Cancer (SFC).
Cette année 1906, c’était l’époque où le progrès de la chirurgie, permis par la mise en œuvre d’une anesthésie efficace, combiné à la découverte des propriétés thérapeutiques des radiations, permettait enfin d’aborder le traitement des cancers. Comprendre la physiopathologie de la prolifération cellulaire apparaissait d’emblée comme devant permettre la maîtrise des outils thérapeutiques : 1906, c’est aussi l’année où Bergonié et Tribondeau, à Bordeaux, découvraient la première loi fondamentale de la radiothérapie ; c’est aussi l’année où se tenait à Heidelberg le premier congrès mondial sur le cancer. « Jamais l’engouement pour l’étude du cancer n’a été aussi grand qu’en ce début du XXe siècle », note Patrice Pinell. Quelques années plus tard naissait la Ligue contre le Cancer, franco-anglo-américaine à ses débuts, à la vocation d’emblée sociale et humanitaire, complétant ainsi les missions de l’AFEC.
L’AFEC est sans doute de la plus ancienne société savante dédiée à l’étude du cancer. Elle manifestait dès l’origine sa vocation interdisciplinaire, dépassant les clivages traditionnels entre médecine, chirurgie et biologie, ou le découpage par organes et systèmes, afin de bénéficier des concours les plus larges pour comprendre et expliquer, pour soigner et guérir. Bénéficiant d’un parrainage exceptionnel, les plus grands noms de la médecine et de la chirurgie participent aux réunions scientifiques et publient leurs travaux dans le Bulletin de l’Association : trente ans plus tard, on reconnaîtra la présence, dans le Bulletin de l’AFEC, « de toutes les publications majeures de la médecine française de l’époque dans le domaine ».
Au cours du XXe siècle, l’AFEC conservera son rôle prééminent dans le paysage cancérologique français, conservant sa vocation interdisciplinaire destinée à mettre en contact scientifiques et médecins d’origines diverses. De nombreuses sociétés spécialisées ont vu le jour progressivement, destinées à resserrer les liens professionnels entre spécialistes d’une discipline de traitement des cancers ou d’une localisation maligne particulière : ces sociétés sont indispensables au progrès de chacune de ces disciplines et elles diffusent un savoir-faire toujours plus performant. La vocation de l’AFEC, puis de la SFC, est de jouer un rôle plus global et transversal : mettre les connaissances fondamentales à la disposition des cliniciens, faire connaître aux fondamentalistes les questions que se posent les cliniciens. Cet échange d’informations et de connaissances est indispensable au progrès de la lutte contre le cancer.
En ce début du XXIe siècle, la Société Française du Cancer se situe au premier rang des acteurs de la cancérologie française. Formation, information, expertise, telles sont les missions de cette Société Savante, qui s’harmonisent avec bonheur aux missions complémentaires dévolues à la Ligue nationale contre le Cancer et à la Fédération des Centres de Lutte contre le Cancer, qui sont devenus au fil du temps ses compagnons de route et ses partenaires au quotidien.
Elle organise chaque année sa Journée scientifique Louise Harel, du nom de sa fondatrice, à l’Institut Curie ouvert à la recherche clinique comme à la recherche fondamentale et ouvre la session des IFODS pour la 6e année consécutive.
Elle publie toujours le Bulletin du Cancer, seule revue francophone de cancérologie indexée dans PubMed , qui a atteint son 110e volume cette année 2021 et qui s’ouvre à l’ensemble de la francophonie en publiant des numéros spéciaux sur la cancérologie en français et en anglais au Québec, en Belgique, en Suisse, etc.
La Société Française du Cancer, c’est aussi un cycle de formation annuel situé à l’interface entre la biologie et la clinique, une collection d’ouvrages consacrés à l’innovation thérapeutique en Cancérologie, une formation annuelle des internes en oncologie à la recherche clinique.
Ce sont enfin des symposiums thématiques réguliers, des ateliers de presse, une participation active aux comités d’expertise mis en place par les pouvoirs publics et de nombreuses subventions allouées chaque année à des Congrès de lutte contre le cancer.